#épigraphe de la semaine/
Ceux qui, pour conjurer le prétendu chaos d’aujourd’hui, nous font l’offre d’un monde de valeurs, manifestent simplement à quel point ce chaos est déjà devenu la loi de leurs propre agir et de leurs représentations.
Theodor W. Adorno (Sans paradigme, 1960)
& le dernier texte ici !
Toujours d’actualité :
_LES EXPOS…
#Mitsuo Shiraishi à la galerie Courant d’Art (Mulhouse) jusqu’au 12.10.2024 • gratuit
#Art | Basel Paris au Grand Palais (Paris) du 18 au 20.10.2024
#Vladimir Škoda | Poussière et matière à la galerie Murmure (Colmar) jusqu’au 26.10.2024 • gratuit
#When We See Us au Kunstmuseum Basel | Gegenwart jusqu’au 24.11.2024
#Raymond-Émile Waydelich disparu début août : exposition hommage au MAMCS jusqu’au 19.01.2025
#Matisse – Invitation au voyage à Beyeler (Riehen/Bâle) jusqu’au 26.01.2025
#Paula Rego, Jeux de pouvoir au Kunstmuseum Basel | Neubau (Bâle) jusqu’au 2.02.2025
#Kunstzeit, conversation entre art et science à Primeo Energie Kosmos/P-JS (Münchenstein/Bâle) jusqu’au 30.03.2025 • gratuit
#La bibliothèque fantastique au musée Würth (Erstein) jusqu’au 6 avril 2025 • gratuit
#les 400 ans du clavecin Ruckers aux Unterlinden (Colmar) du 23.10.2024 au 25.04.2025
#Mode d’emploi – Suivre les instructions de l’artiste au MAMCS jusqu’au 1.06.2025
_THÉÂTRE & MUSIQUE…
#On achève bien les chevaux : captation en replay sur France TV jusqu’au 9.01.2025
#Phèdre (Racine/Cruciani) en tournée du 11.12.2024 au 9.02.2025
_SAISONS 2024-25…
#Opéra national du Rhin • La Filature (Mulhouse) • Comédie de Colmar • Espace 110 (Illzach)
_DES LIVRES…
#La mémoire des murs (F. Saur & L. Maechel)
#La société de l’expérience. Le consumérisme réinventé (S. Miles)
Et regroupées sur une page dédiée mes pastilles vidéos (4 à 9′)
=> en immersion dans le travail de quelques artistes (la dernière : le Cuivre contre la Peau (35′) où le taille-doucier Rémy Bucciali évoque son travail avec les artistes en résidence de gravure – Raymond Waydelich, Michel Cornu, Laurence Garnesson, Mitsuo Shiraishi et bien d’autres).
Auschwitz n’est pas tombé du ciel soudainement,
Auschwitz trottinait, marchait à petits pas, se rapprochait,
jusqu’à ce qu’il arrivât ce qui est arrivé ici.
Marian Turski, survivant d’Auschwitz
Un éditorial qui a bientôt dix ans… Daté ?
Il suggère que le flux massif de publications imposé par la course au buzz les pousse vers leur engloutissement.
Et inévitablement… « Internet est en train de disparaître ! »
Un article récent* (2.06.2024) détaille l’aspect très matériel du processus : les impératifs de rentabilité sont indifférents au contenu, au potentiel encyclopédique, à l’exhaustivité compilatoire…
[*il se focalise sur le web chinois où le phénomène est peut-être plus rapide…]
Un site… parmi tant d’autres.
Internet fonctionne ainsi. Par sédimentation.
Une page recouvre la précédente. Celle du jour fait oublier celle de la veille condamnée à l’oubli, car elle a le malheur d’être ancienne. Terriblement ancienne.
Chaque minute, des milliers de pages, des milliers d’occurrences nouvelles sont référencées par les moteurs de recherche. Un raz de marée qui ne reflue jamais. Absolument jamais.
Le vrai métier du net n’est pas la publication, mais le référencement. Vous créez, vous êtes archivé. Une frénétique gestion du quantitatif.
Nombre de photos, de like, de vues, de commentaires, de jours, etc.
Cette quantité condamne à l’insignifiance.
Référencement donc. Pas simple compilation, car il s’agit d’accrocher des bouées pour que le site se maintienne à la surface de cet océan et espère éclabousser quelques surfeurs.
Le net n’aime pas la profondeur.
Le virtuel est comme la lumière : rapide, éblouissant, fugace surtout.
Espace mouvant et pourtant tangible, ancré.
Nos sites, nos pages nous suivent d’une ville à l’autre, d’une femme (ou d’un homme) à l’autre, d’une activité à l’autre, d’une vie à l’autre. Elles remplacent la mémoire moribonde des monômes que nous sommes devenus et qui n’ont plus que les photons pour se socialiser.
Souvenirs lacunaires, traces digérées par le langage binaire qui condamne l’humain à n’être plus qu’une suite sérielle de 1 et de 0 enregistrée dans les fermes de données.
Un destin tristement arithmétique que ces pages tentent de conjurer par un peu de sens.
Un espace de fugacité durable ?
Luc Maechel
L’esprit se décline au pluriel. Dans cet espace, vous trouverez
des images… transcrites par les mots ou préméditées par le hasard,
des regards… sur d’autres images ou
des miroirs… de cinéma,
les εphεmεrides… d’articles, certains parus aussi en papier,
des mots, des choix arbitraires pour tenter d’accéder à l’essentiel,
des passerelles… vers d’autres voyages, d’autres itinéraires, d’autres humains, chéris ou attentifs.