esprit

#épigraphe de la semaine/
Les mots, les mots, les mots tout autour de moi claquent dans la tête et déchirent chaque fois ma cervelle. Je les sens comme un coup, comme des lames de couteau, je crierais de douleur ; mais personne n’entend rien, et les mots redoublent, et les phrases s’écrasent sur moi. Protégez-moi des mots, fermez vous-même les bouches, empêchez de parler, empêchez que l’on m’enfonce ces couteaux dans la tête.
Bernard-Marie Koltès (Récits morts, 1973)

& le dernier texte ici !

Toujours d’actualité :
_LES EXPOS…
#When We See Us au Kunstmuseum Basel | Gegenwart jusqu’au 24.11.2024
#ST-ART au Parc des expositions (Strasbourg) du 29.11 au 1.12.2024
#François Génot | soleil noir à l’Espace Malraux (Colmar) jusqu’au 22.12.2024 gratuit
#Raymond-Émile Waydelich : exposition hommage au MAMCS (Strasbourg) jusqu’au 19.01.2025
#Matisse – Invitation au voyage à Beyeler (Riehen/Bâle) jusqu’au 26.01.2025
#Paula Rego, Jeux de pouvoir au Kunstmuseum Basel | Neubau jusqu’au 2.02.2025
#Enfantillages à la Galerie Heitz – Palais Rohan (Strasbourg) jusqu’au 17.02.2025
#Kunstzeit, conversation entre art et science à Primeo Energie Kosmos/P-JS (Münchenstein/Bâle) jusqu’au 30.03.2025 gratuit
#La bibliothèque fantastique au musée Würth (Erstein) jusqu’au 6.04.2025 gratuit
#les 400 ans du clavecin Ruckers aux Unterlinden (Colmar) jusqu’au 14.04.2025
#Mode d’emploi – Suivre les instructions de l’artiste au MAMCS (Strasbourg) jusqu’au 1.06.2025
_THÉÂTRE & MUSIQUE…
#Ariodante par l’Opéra national du Rhin à Mulhouse les 22 & 24.11 & à Colmar le 1.12.2024
#Entrevues, festival de cinéma (Belfort) du 18.11 au 24.11.2024
#On achève bien les chevaux : captation en replay sur France TV jusqu’au 9.01.2025
#Phèdre (Racine/Cruciani) en tournée du 11.12.2024 au 9.02.2025
_SAISONS 2024-25…
#Opéra national du RhinLa Filature (Mulhouse) • Comédie de ColmarEspace 110 (Illzach)
_DES LIVRES…
#Festival du Livre de Colmar, 35e édition au Parc des expositions les 23 & 24.11 gratuit
#La mémoire des murs (F. Saur & L. Maechel)
#La société de l’expérience. Le consumérisme réinventé (S. Miles)

Et regroupées sur une page dédiée mes pastilles vidéos (4 à 9′)
=> en immersion dans le travail de quelques artistes (la dernière : le Cuivre contre la Peau (35′) où le taille-doucier Rémy Bucciali évoque son travail avec les artistes en résidence de gravure – Raymond Waydelich, Michel Cornu, Laurence Garnesson, Mitsuo Shiraishi et bien d’autres).


Auschwitz n’est pas tombé du ciel soudainement,
Auschwitz trottinait, marchait à petits pas, se rapprochait,
jusqu’à ce qu’il arrivât ce qui est arrivé ici.
Marian Turski, survivant d’Auschwitz

Un site… parmi tant d’autres.

Internet fonctionne ainsi. Par sédimentation.

Une page recouvre la précédente. Celle du jour fait oublier celle de la veille condamnée à l’oubli, car elle a le malheur d’être ancienne. Terriblement ancienne.
Chaque minute, des milliers de pages, des milliers d’occurrences nouvelles sont référencées par les moteurs de recherche. Un raz de marée qui ne reflue jamais. Absolument jamais.
Le vrai métier du net n’est pas la publication, mais le référencement. Vous créez, vous êtes archivé. Une frénétique gestion du quantitatif.
Nombre de photos, de like, de vues, de commentaires, de jours, etc.

Cette quantité condamne à l’insignifiance.

Référencement donc. Pas simple compilation, car il s’agit d’accrocher des bouées pour que le site se maintienne à la surface de cet océan et espère éclabousser quelques surfeurs.

Le net n’aime pas la profondeur.

Le virtuel est comme la lumière : rapide, éblouissant, fugace surtout.

Espace mouvant et pourtant tangible, ancré.
Nos sites, nos pages nous suivent d’une ville à l’autre, d’une femme (ou d’un homme) à l’autre, d’une activité à l’autre, d’une vie à l’autre. Elles remplacent la mémoire moribonde des monômes que nous sommes devenus et qui n’ont plus que les photons pour se socialiser.
Souvenirs lacunaires, traces digérées par le langage binaire qui condamne l’humain à n’être plus qu’une suite sérielle de 1 et de 0 enregistrée dans les fermes de données.

Un destin tristement arithmétique que ces pages tentent de conjurer par un peu de sens.

Un espace de fugacité durable ?

Luc Maechel


L’esprit se décline au pluriel. Dans cet espace, vous trouverez
des images… transcrites par les mots ou préméditées par le hasard,
des regards… sur d’autres images ou
des miroirs… de cinéma,
les εphεmεrides… d’articles, certains parus aussi en papier,
des mots, des choix arbitraires pour tenter d’accéder à l’essentiel,
des passerelles… vers d’autres voyages, d’autres itinéraires, d’autres humains, chéris ou attentifs.


#envie d’échanger, de m’écrire…